Sans être vraiment en mesure de l’expliquer, ou plutôt sans vouloir rentrer dans les détails, il me semble aujourd’hui qu’il m’est urgent de consigner quelques faits, quelques instants. Anecdotiques ou décisifs. Des moments d’une vie, des rencontres… Des souvenirs, avant que tous ne se perdent dans le néant ; il arrive parfois que les événements demandent à être racontés, que les morts remontent à la surface pour venir s’exprimer par votre bouche, par vos mots. En exergue, il convient peut-être également d’expliquer qui l’on est, d’où l’on vient. Rien n’arrive par hasard, puisqu’à nouveau, notre histoire familiale et nos ancêtres parlent par notre bouche, et le sang qui coule dans nos veines guident nos pas dans les méandres d’un monde de Représentation, intime et forcément propre à chacun.
Ainsi, je suis un petit bâtard. Comprenez le fruit issu d’une souche de musiciens de rues Juifs/Tziganes et voyageurs d’une part, et d’ascendance Alsacienne et Germanique de l’autre. Voici pour mes arrières grands-parents. Plus proche, un de mes grands-pères fut enrôlé de force dans l’armée nazie comme « Malgré-Nous » avant de fuir en Afrique du Nord, quand mon autre grand-père (qui n’est pas un grand-père biologique) était lui résistant et a participé à la libération de la poche de Royan. Lors des repas de famille, le premier était capable de parler des Allemands comme des « Frizous » mais également de dire que « Les Juifs, nous n’en avons pas cramé assez pendant la guerre ». À l’opposé, le second racontait le maquis, les parties de foot avec « les têtes des boches » puis sa vie de cuisiner/marin contrebandier, dans la marine marchande, les putes Africaines et le trafic d’or planqué dans les frigos des cuisines du bateau. Encore plus proche, j’ai un père médecin qui ne m’a pas assez aimé, trop occupé à baiser des maîtresses et bosser dans des associations, tout en oubliant de venir me chercher à l’école.
Par opposition, ma mère elle, m’a tout donné. Tout et trop. Mère surprotectrice et sacrificielle. Il ne me paraît pas alors étonnant dans ces conditions, que je sois fou de philosophie allemande et guitariste de flamenco. Pas étonnant non plus, que je sois devenu un junkie. Pire encore, j’ai coutume de dire que j’étais un junkie avant même la première ligne, le premier fix. À dix ans, je fume mes premiers joints et je me documente sur toutes les drogues. Je suis littéralement fasciné par tout cela, et fatalement ce qui doit arriver, arrive. Je l’écris à nouveau, il n’y a pas de hasard. Je ne crois pas au libre arbitre, je suis un déterministe pur et dur, individualiste de droite, paradoxalement conservateur et réactionnaire, même si je préfère le terme « antimoderne » tant le progressisme me fait horreur.
Pour simplifier, disons simplement que je suis une espèce d’anarchiste de droite. J’ai roulé ma bosse, j’ai beaucoup voyagé… Y compris bien souvent de façon immobile. J’ai connu de fantastiques femmes, qui m’ont ruiné cœur et âme, et j’ai également couché avec quelques hommes qui m’ont ruiné le cul. J’ai traîné la nuit dans des endroits que vous n’oseriez même pas visiter de jour. J’ai connu le meilleur et le pire. Des moments d’une beauté rare, une agression sexuelle et bien des violences. Mais tout cela, j’en suis persuadé aujourd’hui, c’est la même chose. Lorsque l’on vit ce genre d’événements , et que l’on y survit, notre vision du monde perd de son manichéisme. Le Bien et le Mal se confondent, et seule compte l’expérience. Seul compte ce qui vous fait vibrer et goûter la vie par tous les bouts. Je reste intimement convaincu que c’est la seule et unique voie, pour savoir qui l’on est et ce même si la réponse ne nous est accordée qu’à la toute fin, au moment du dernier souffle.
En somme, je cherche à savoir qui je suis, comme nous tous. Je m’en donne les moyens. Pour connaître la vie, il n’y a pas trente-six solutions : il faut poser ses tripes sur la table et affronter le réel dans tout ce qu’il a de possible, sans cesse. Et il faut aimer cela. Ce concept en philosophie, se nomme « Amor Fati » ce qui signifie « Amour du Destin ». C’est une position tragique, au sens littéraire du mot. C’est un GRAND OUI à la vie, donc aux joies… Et aux peines. Jusqu’à aimer même, cette douleur et cette peine. C’est la seule voie, du moins c’est la mienne. Je le sais, je l’ai toujours su.
Si je devais tout revivre ? Je voudrais tout revivre à l’identique. Les amours sublimes, et les mecs qui me pissent dessus un soir de juillet de mes 11 ans, sur un parking désert. Si la possibilité m’en était donnée ? Oui, pour l’éternité je voudrais revivre tout cela encore et encore. Ne vous y trompez pas, il n’y a aucun masochisme ici. Il s’agit d’actes, qui m’ont permis d’aller voir toujours plus loin, de ne plus avoir peur de quoi que ce soit fondamentalement. Acceptez la violence dans votre vie et elle s’efface pour devenir une simple composante. Puis après tout, je n’ai pas été enrôlé de force dans l’armée allemande, je n’ai jamais joué au foot avec la tête d’un soldat. En comparaison mes petits tracas, c’est peanuts ! Nous sommes tous ici en Europe, des privilégiés. On ne s’en rend pas compte, voilà tout.
Quoi qu’il en soit, ce passif et ce passé. Ces ascendances et ces épreuves ne furent pas vaines : je suis libre. Libre dans la mesure qui m’est impartie, ma petite mesure de Pierre. Mais quand même, devant les gens qui se plaignent de patrons pas sympas, de soucis de harcèlement scolaire, de petits tracas, je me marre. Bien évidement, je vous laisse imaginer ce que je peux penser des problématiques véganes, LGBT-mes-couilles, du bien-être animal, de l’écologie comme du tri sélectif, du réchauffement climatique, de la cause des migrants et du peuple, et tout le tralala. Toutes ces « problématiques modernes »…
Antimoderne je suis, viscéralement. Je ne suis pas du « peuple », je suis un aristocrate au sens nietzschéen du terme. Je n’en veux à personne de se sentir concerné par tout cela, mais j’interdis en retour à qui que ce soit de me dire comme je dois penser, de m’expliquer ce qui est morale et ce qui ne l’est pas. De me montrer comme « je me trompe » et comme je suis « une pourriture de facho ». Je ne donne de leçons à personne, et je veux juste qu’on me foute la paix. De toute façon, quiconque est un peu lettré et éduqué, sait à quel point tout cela n’est qu’un miroir aux alouettes, et comme les gauchistes et progressistes persuadés d’être dans le camp du bien et de la tolérance, ne sont que d’immondes connards sectaires et intolérants. Hitler n’était pas de droite, Staline non plus.
Je n’irai pas plus loin concernant ma personne aujourd’hui, enfin pas directement. Je vais vous parler d’autre chose. Je vais vous parler de Paris, de morphine, de Daniel Darc et de Peter Doherty, d’Oseratine la pute. Je vais vous parler des fleurs du bitume, aussi nommées fleurs du Mal. De la Volonté de Puissance, de ce qui existe et doit exister. Vous parler de ce qui va disparaître fatalement, mais qui peut-être sauvé par quelque chose auquel je crois plus que tout : le Verbe, le Très Saint Verbe ; le LOGOS. Ce Verbe qui grave dans le marbre de la pensée de l’Homme, son Histoire. Et des histoires, j’en ai pour mille ans dans ma besace.
Allez venez, on plonge…
Pierre Ehlinger en 2004, a 25 ans. Il vit à Saintes, en Charente Maritime avec une jeune femme qui se nomme Audrey. Pierre ne le sait pas encore, mais cette fille qu’il aime, se prépare à le quitter pour le seul mec qu’il ne peut pas blairer. Il reste un Noël à fêter, ce sera le dernier Noël ensemble. Il est question des cadeaux. On s’interroge… Daniel Darc vient de sortir un disque, on en fait la pub et l’on en vante la beauté partout. Je ne connais pas le travail de Daniel Darc, mais je connais Taxi Girl. Mon voisin de 18 ans qui me fait fumer mes premiers joints (je vous l’ai dit, il n’y a pas de hasard !) me fait découvrir le groupe. Des années plus tard donc, je me fais offrir ce CD. Après le repas, nous allons chercher de la dope en ville, et passons le CD dans le lecteur de la Ford. C’est une claque monumentale. Pour moi, l’un des plus beau disque de chanson Française toutes époques confondues. « La pluie qui tombe, m’effraie un peu. Comme les larmes qui coulent de tes yeux. Le temps n’attends pas, tu le sais… Seuls les regrets, semblent parfaits. » et je me dis « merde, c’est qui ce type ? Il y a QUELQUE CHOSE ICI » et j’écoute ce disque un million de fois.
Et puis un jour, quelques années après… En 2006… Une date, une seule, perdue au milieu du mois de Juin. Un unique concert à Périgueux pour un festival de poésie. Je prends un billet de train, et je trace. Chambre d’hôtel miteuse, balade dans les rues, et quelques verres dans un bar. J’y rencontre l’organisateur du festival, je lui explique tout cela et que je viens de Montpellier uniquement pour ce concert. Le mec est tout baba. La journée passe, le concert est là. Nous attendons Daniel Darc dans une petite salle, nous sommes une poignée. Il se fait attendre, puis arrive sur scène. C’est un cadavre ambulant, en sueur et maigre dans des vêtements et des bottes qui semblent immenses. Un clown noir. On croit vraiment qu’il va crever là, devant nous. Il s’approche du micro, et dit « Il paraît que quelqu’un est venu exprès de Montpellier pour me voir ? » je suis au pied de la scène, je me manifeste. Il me lance un grand sourire, et un « c’est génial ! Merci ! » et je suis un peu sur le cul.
Le concert commence. Piano/Voix. MAGIQUE. Comment ce petit junkie bossu et sale, peut-il faire ça ? Produire ça ? Une telle puissance toute en délicatesse. C’est beau à pleurer, et je pleure encore 15 ans plus tard en écrivant ces lignes. Bien sûr, j’ai vu bien d’autres artistes avant, mais là c’est différent. Seuls ceux qui ont vu Daniel à cette période, peuvent comprendre. Ils sont peu nombreux, mais ils existent. J’existe. Vient un moment, ou celui-ci dit « Oh cette chanson, on voulait la jouer mais plus personne ne la connaît, alors… » et j’ouvre ma gueule : « Mais moi Daniel, je les connais tes chansons ! » et lui de répondre : « Ah oui ? Tu connais mes chansons ? Alors tu vas venir la chanter avec moi ! » et il me tire par la manche sur la scène, me colle les paroles sous le nez et le micro aux bords des lèvres. La musique commence façon école des fans… Mais je ne lis pas le texte, je suis musicien depuis toujours… J’enquille le texte, pas décontenancé pour un kopeck. Je vois la stupeur dans les yeux de Darc, et un sourire immense. Je chante quelques instants, et je redescend dans la salle ; ce n’est pas mon concert. Les titres s’enchaînent, et tout se termine.
Je vais boire une mousse au bar de la salle, des petits jeunes me racontent que Daniel leur a taxé une ceinture (…) et ils ne comprennent pas pourquoi. Je me marre. On me tape dans le dos. C’est Doudou, le mec qui gère l’artiste. Il me dit « C’est toi qui a chanté sur scène avec lui tout à l’heure ? Il est en loge, il voudrait bien te voir. » et je suis introduit dans les loges. En entrant, le silence se fait. Le petit bonhomme bossu est au bout le pièce, et me voit. Il écarte sans ménagement les gens avec qui il parle, et me fonce dessus. « C’est toi qui a chanté avec moi tout à l’heure, putain c’était vachement bien » il me prend dans ses bras, et immédiatement après me demande « Tu shootes toi ? Ça se voit ! » quel drôle de mec ! Il me propose un fix dans les chiottes des loges… Je vous passe les détails.
En ressortant, les gens m’apostrophent, me demandent s’ils peuvent me prendre ne photo << avant que je sois célèbre >> et posent avec moi. C’est ahurissant. Et puis la soirée se termine, et tout le monde rentre. J’ai revu Daniel plusieurs fois, et Daniel est mort. Plus jamais il n’y aura de nouvelles chansons de Daniel Darc, plus jamais de chansons sur scène, plus jamais de fix dans les chiottes, ni photos avant que je sois célèbre. J’ai beaucoup pleuré, et j’ai beaucoup bu. À cause de ça, je finis par avoir une accusation de viol mensongère sur le cul. Faut dire que l’alcool ne me fait pas très bien me comporter, et que pour une sale histoire de jalousie entre fille, oui… On m’accuse de viol. C’est un mensonge, mais les hommes ont toujours tort dans ces situations. Je le répète, il n’y a pas de hasard. Tout s’est enchaîné dans un schéma logique. Quoi qu’il en soit, et même si je suis innocent, je dois fuir la ville où je vis de peur de représailles. Je vous laisse imaginer ce que je pense des féministes, des hommes qui les soutiennent, de Metoo… De toute cette fange.
Je liquide, je fuis, je recommence. Direction Bordeaux. Suite au décès de Darc, une petite communauté se forme autour de feu Daniel. Des anonymes, des proches, tout un tas de personne. Je suis invité sur Paris, chez des gens géniaux. Des proches du chanteur depuis toujours. J’adore cette ville, sa violence, sa pollution. Ses dangers mais aussi sa magie : à Paris, il suffit de marcher dans les rues pour vous retrouver par hasard passage Choiseul, où Louis Ferdinand Céline a grandi, et la rue d’après à l’endroit ou Napoléon a rédigé le code civil. C’est unique. Et je zone, je zone. Je suis vers Asnières, je prends le RER et je me gave littéralement des paysages industriels du trajet. En arrivant à Saint-Lazare, je vais chopper ma bière et je file à l’hôpital Lariboisière acheter mon sulfate de morphine, le Skenan, avant d’aller le shooter dans des chiottes pleines de seringues et de merde, et franchement j’adore ça.
S’il fallait tout refaire, je le dis à nouveau, je referais tout encore à l’infini et même à l’envers ! Et je traîne, je traîne, je traîne de longues heures. Je couche avec un sans-papiers vers Saint-Ouen pour voir ce que ça fait, et je me fais voler tout mon fric. Je me perds dans Paris, un taxi me ramène gratis. Je zone dans le 18ème… Parmi les maquereaux, les vendeurs à la sauvette, les joueurs de bonneteau. Je suis chez moi. Je rencontre Peter Doherty, le chanteur des Libertines, dans un bar, Le Fontania, rue Fontaine, et on devient potes. Il se casse le cul pour me trouver un appartement, mais ça ne marche pas, pour pleins de raisons.
Cette année-là, les Libertines se reforment. Alors que nous sortons du bar, Peter m’invite le soir même à Londres, puis chez lui… Mais je ne peux pas venir. Nous-nous séparons lorsqu’il monte dans sa voiture, et je marche. Bizarrement, Peter ressort de la voiture, me court après… Et me dit « Tu sais pourquoi je suis venu à ta table dans ce bar ? Parce que toi et moi nous sommes pareils, nous sommes frères ! » Il m’enlace et se sauve. Je reste là, et à coté de moi je remarque Yvan Attal. Et puis voilà, je repars dans les rues. Je marche, je zone, je trainasse… Et puis en rentrant, je croise une grappe de prostituées. Un regard perce depuis le groupe, un échange intense se produit avec une magnifique petite pute black. Je les dépasse, puis… Je cherche un stylo et un papier dans ma poche. Dessus j’écris mon numéro, et je rajoute « Not for sex, not for money », je fais demi-tour et lui tend le papier. Je fais sensation, et pour cause, qui fait ce genre de choses ? Qui ose encore aujourd’hui, vivre et aimer ? Vivre et aimer vraiment ? Où sont passés les vivants ? Dans ce pays qui meurt.
Le lendemain, j’ai un sms : « Hi, it’s Jenny… From Yesterday… What are you doing today ? Can we meet? » et nous prenons rendez-vous dans un petit bar du 18ème. Elle m’explique qu’elle est évangéliste, et me demande si je suis croyant. Je lui explique que je suis chrétien. Un ange passe. Puis… « Pierre, are you understand what I’m doing in life ? » et je réponds en rigolant « Bien sûr ! ». Elle me demande « and it’s not a problem for you ? ». Non, it’s not a problem Jenny. Not a problem. Elle est rassurée. Je l’invite à manger aux Abbesses. Dans le restaurant, j’entends mes voisins de tables qui disent « Mais c’est une pute !! » et j’ai honte d’être un humain. C’est un quartier de bobos, de progressistes de gauches. Vous devez comprendre pourquoi je déteste ces gens là, à qui pourtant j’ai ressemblé si longtemps. On est con, quand on est jeune.
Elle commande un cheeseburger, en s’attendant à un truc du MacDo. Devant l’énorme steak façon bouchère, elle ne sait pas comment faire, comment manger. Elle pigouille la salade, elle joue avec les oignons, elle tâtonne la bidoche, mais elle mange pas. On se casse, on va sur un banc… Elle enfonce sa main dans mon Jeans, mais je suis pas à l’aise. J’enlève sa main… Elle ne comprends pas trop, pense que je la rejette ; que j’ai honte ou peur de la maladie. La pauvre cocotte, si elle savait… Puis on se sépare. On se revoit ensuite beaucoup, je lui propose d’aller à la tour Eiffel ; elle est sur Paris depuis 3 ans, mais comme c’est une clando… Elle a peur. Elle n’a jamais rien vu d’autre que le 18ème, et cinéma place Clichy ou elle tapine. Arrivés devant la dame de métal, je lui offre une crèpe, et devant cette crêpe au Nutella et les lumières de la tour, elle est comme au Ritz. C’est beau, putain c’est beau. Je repense à toutes ces connasses de Françaises si fières, à cette accusation mensongère de viol… Alors que je suis avec cette fille qui suce et vend son cul pour survivre et envoyer du fric a sa famille en Sierra Leone. A nouveau, j’ai honte d’être humain, et honte surtout d’être Français, Français de ce que ce pays est devenu.
Nous nous sommes beaucoup vus, jusqu’au jour où elle m’a conduit là où elle vivait, avec les filles et la mère maquerelle. Un appartement sordide de l’est Parisien, mais qui sent la vie et les épices, où la musique sont des rires, où les femmes sont belles. Jenny enlève sa perruque, et m’explique qu’elle doit aller se laver, parce qu’un client l’a enculé de force, et a éjaculé sur sa perruque. Elle m’explique également le pourquoi de celle-ci : « tu sais dans la rue, avec les hommes… Je suis nue. Mes perruques, c’est ce qui me protège. Mes cheveux, sont la seule chose que je ne donne pas, et qu’on ne peut pas me prendre. » et je la découvre pour la première fois au naturel.
Pendant qu’elle se douche, la maquerelle vient me parler : « Alors c’est toi Pierre, j’ai beaucoup entendu parler de toi… Tu sais, normalement il faut payer. Elle te plait Jenny/Oseratine ? Les hommes l’aiment beaucoup en général. T’as aimé la baiser ? » ce à quoi je réponds « oui » alors que c ‘est faux, je n’ai jamais couché avec elle. Puis elle me dit encore : « Tu sais, moi mes filles j’en prends soin… Vaccins… Protection… Nourriture… C’est mieux pour le boulot. C’est mieux qu’elles aient des droits et du respect » Et je me dis que j’ai en face de moi une progressiste. Que même les pires salopes de maquerelles sont progressistes. Des proxénètes-progressistes. Des.. Pro-pros. Un terme que je retrouverai presque 10 ans plus tard, dans le recueil de poèmes « Notas Negras » de feu Raja Nasrallah, mon ami, mon frère. Mais ça, c’est une autre histoire.
Cette chronique, pleine de coquilles et malodorante, lui est dédiée.
3 commentaires
J’ai grandi à Paris dans les mêmes années… que de souvenirs. Belle plume , en passant !
@Dan,
Ce texte est de mon fait. Je vous remercie -donc – pour vôtre commentaire.
@PierreEhlinger Au plaisir de vous lire à nouveau bientôt!