Samedi 7 septembre, le NFP a organisé des manifestations partout en France « contre le coup de force de Macron ». Pourtant, à en voir les drapeaux palestiniens et les slogans pro-Palestine, il ne s’agissait ni de la France et encore moins de la démocratie. De quoi le drapeau palestinien est-il devenu l’emblème dans notre pays ?
C’est intéressant de voir cela, et d’une certaine manière, si on enlève les éléments irritants, une satisfaction. En effet, la première chose qu’il faut voir, c’est que cette manifestation est un terrible bide.
Ils nous ont expliqué qu’il y avait un coup d’État, que c’était un scandale total, et à l’arrivée, ils sont 26 000 à Paris. Ce qu’on retiendra de cette manifestation, au-delà du bide, c’est le drapeau palestinien. C’est le discours appelant à l’intifada dans Paris, propagé par un fiché S radical [Elias d’Imzalene] qui veut encore une fois libérer la Palestine dans Paris, devant une foule en liesse.
Ainsi l’élément central, moteur, qui arrive encore à faire venir 26 000 personnes dans Paris, c’est la Palestine. Bien entendu, le calcul de Mélenchon sur les banlieues reste évidemment valable sur le plan arithmétique, puisqu’on peut penser qu’à peu près 70% des gens des banlieues regardent Mélenchon avec les yeux de Chimène. Mais malgré tout, cette radicalité a tendance quand même à écarter les autres. Donc, à l’arrivée, je ne suis pas sûr que le calcul soit si intelligent que cela.
D’ailleurs les résultats de M. Mélenchon sont quand même médiocres. Au-delà de cette satisfaction si j’ose dire arithmétique, et en dépassant les éléments irritants, de quoi le drapeau palestinien est-il le nom ? C’est ce qui m’intéresse.
Au-delà de la question palestinienne, le fait qu’il y ait tant de drapeaux palestiniens et aucun drapeau français dans une manifestation qui concerne la France, et exclusivement la France est très intéressant pour moi, et rejoint l’essentiel de mes analyses, au-delà de mon analyse sur le conflit israélo-palestinien, qui est une analyse évidemment subjective, puisque je suis engagé dans un camp. Au-delà de cela, cela signifie que lorsqu’on montre le drapeau palestinien, on ne montre pas le drapeau français.
Le drapeau palestinien est le drapeau de l’Autre, avec un A majuscule, et donc n’est pas le drapeau de mon État-nation détesté et détestable. C’est le drapeau de l’Autre radical. Le drapeau de l’Autre, au demeurant essentiellement musulman. Le drapeau du non-blanc, et sans doute aussi, le drapeau du mépris du juif blanc. Il signifie tout cela à la fois. Je trouve intéressant de constater où en est l’extrême-gauche tellement innommable qu’elle est innommée, puisqu’on ne l’appelle pas ainsi.
Dimanche 8 septembre, à l’appel de la LDH, une autre manifestation s’est déroulée place de la Nation à 14h à Paris. Cette fois explicitement en faveur du peuple palestinien. Au cours de cette manifestation on a pu apercevoir la députée Gabrielle Cathala (LFI) invectiver « Macron et (…) tous les complices de ce génocide qui se déroule depuis plus de 330 jours sous les yeux du monde entier. » ainsi que la députée Ersilia Soudais (LFI) diffuser des photographies de bracelets sur lesquels étaient inscrits des noms d’enfants accompagnés de l’inscription « tués par Israël à Gaza ».
C’est extrêmement intéressant parce que ça montre beaucoup de choses. D’abord, on n’en a pas parlé donc c’est encore plus un bide que la manifestation bide de la veille. Puis surtout, cela montre le dévoiement extrême de la Ligue des droits de l’homme, la LDH qui du temps de Daniel Mayer était une association digne d’éloges, qui n’est maintenant plus qu’une sorte d’association extrémiste et qui en est rendue à faire venir Mme Soudais. Difficile de décrire cette dernière sans flirter avec quelque chose d’un peu injurieux, mais elle est réellement le degré zéro de la pensée politique, et de la pensée tout court.
Cela démontre où en est arrivée aujourd’hui l’extrême gauche française, sur le plan moral, mais sans doute aussi sur le plan de l’estime publique. C’est très intéressant !
Jusqu’à quand on tolérera cette propagande négationniste et propalestinienne de l’extrême gauche ?
Ça, vous savez, l’intolérable, je ne sais combien de temps on peut encore le tolérer. Il peut se passer tellement de choses ! Nous sommes quand même la France, le pays malade de l’Europe, donc il peut s’en passer des choses et pas forcément réjouissantes. Il ne serait pas sérieux de ma part, dans un monde qui ne l’est plus du tout, d’en être au pronostic. Si les choses restent en l’état, et s’il y a encore un Etat, on peut se hasarder à prédire que l’extrême gauche va vivre des moments difficiles tellement elle s’est dévoilée dans son dévoiement. Mais encore une fois, ce ne serait pas très sérieux de ma part de le dire parce que ce monde n’est pas sérieux.