En exclusivité pour Contre-Poison, l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel réagit aux menaces adressées par le commissaire Thierry Breton au propriétaire de X/Twitter, à la fermeture de C8, aux amendes infligées à CNEWS par l’ARCOM …
Ce qu’a tenté de faire la Commission, par la bouche de M. Breton, est totalement unique. Je trouve ça assez effrayant, d’autant plus que M. Breton est loin d’être le pire.
C’est effrayant d’imaginer ce qu’il se passe à l’intérieur de la Commission européenne. Ce qui est le plus effrayant, c’est la différence de comportement, le caractère sélectif des choses.
C’est-à-dire qu’il ne vient pas à l’idée de M. Breton de voir ce qui se passe du côté de TikTok, qui véhicule des contenus parfois pro-islamistes. C’est un réseau social chinois, régime qui n’est pas censé être mieux que l’Amérique sur le plan des libertés. TikTok est d’ailleurs considéré par les États-Unis comme un moyen de soft power, si j’ose dire, de la Chine, mais ça, ça ne pose pas de problème ! En réalité, avant Elon Musk, il y avait aussi des contenus défrisants sur Twitter, mais qui ne posaient aucun problème à la bien-pensance.
Personne n’a trouvé contrariant que l’ayatollah Khamenei garde son post sur Twitter, même lorsqu’il indiquait qu’il souhaitait voir Israël détruit
Je vous signale que personne n’a trouvé contrariant que l’ayatollah Khamenei garde son post sur Twitter, même lorsqu’il indiquait qu’il souhaitait voir Israël détruit. Donc ce qui m’effraie le plus, si vous voulez, c’est la différence de traitement.
Enfin, ce qui a mis le feu aux poudres en ce qui concerne Thierry Breton (qui a quand même été heureusement dénoncé par la commission tellement il était allé loin) c’est que M. Elon Musk ose envisager une interview de Donald Trump. Alors là, c’est un casus belli ! Autrement dit, ceux qui se réclament le plus de la liberté de penser sont en vérité ceux qui voudraient le plus la réfréner.
C’est sous l’empire macronien que C8 a été supprimé et que CNEWS a été menacée. La gauche, en réalité la bataille des idées, a perdu une petite partie de son pouvoir et n’hésite pas à tenter d’utiliser son pouvoir pour bâillonner les idées qui lui sont désagréables.
J’ajoute que dans ce cadre assez effrayant, on assiste à un odieux visuel de sévices publics en roue libre. Je vous annonce en première exclusivité mondiale que ce matin, je fulmine justement un tweet sur les plus belles ambitions de France Inter et vous verrez que ça n’est pas piqué des hannetons ! Puisqu’à nouveau, et malgré le fait qu’Avocat sans frontières, que je préside, a obtenu une mise en garde sévère de l’ARCOM sur France Inter qui annonçait les bilans à Gaza, sans préciser qu’il s’agissait des bilans de l’organisation terroriste Hamas.
Eh bien ce matin, à deux reprises, à 7h20, France Inter récidive ! Ce qui montre qu’ils sont, à mon avis, dans un sentiment d’impunité totale. C’est ça le paysage audiovisuel d’aujourd’hui.
Mais ça ne leur suffit pas ! S’il était de leur ressort de pouvoir faire en sorte que Twitter ne puisse pas diffuser, comme ils le souhaitent, les contenus qu’ils veulent, sous réserve, évidemment, de la justice. D’ailleurs, en ce qui me concerne, il ne me dérangerait pas du tout qu’on supprime l’anonymat des comptes, je ne suis pas un libertarien total ! Je suis toujours pour un contrôle du juge, ça ne me dérange pas, mais pas un contrôle des commissaires politiques.
Dans un communiqué du 29 novembre dernier, Radio France a annoncé saisir « ses conseils pour engager des poursuites judiciaires » à votre encontre. Vous auriez franchi les « limites de l’abject et de l’absurde » en tentant « d’établir une aberrante complicité » entre les équipes de Radio France « avec un individu dont le passage éclair » daterait d’il y a « plus que trente ans. Vous aviez dénoncé l’omerta médiatique du service public sur l’affaire Jean Philippe Desbordes, ce journaliste de gauche qui avait notamment travaillé pour Radio France et qui vient d’être condamné à 20 ans de prison pour 700 viols et actes de torture et de barbarie sur ses belles-filles. Avez-vous reçu la plainte en question ?
Non, je n’ai rien reçu. Radio France m’a fait un cadeau gratuit pour Noël. Radio France s’est ridiculisée : elle me considère désormais comme son opposant officiel.
En principe, la radio de sévices publics me traite avec un souverain mépris. Sur le fond, c’est d’un ridicule achevé. Ils prétendent que je les ai accusés d’être les complices du violeur-bourreau de ses belles-filles mais ce n’est pas du tout ce que je leur reproche.
Je leur reproche simplement que ce Jean-Philippe Desbordes a été employé de France Info et pas il y a 30 ans, comme leur communiqué l’indique mensongèrement. Et puis quand bien même cela ferait 30 ans, cela ne les dérange pas quand il s’agit de faire le procès de Depardieu ou des metteurs en scène de Madame Godrèche, dont les faits remontent à bien plus de 30 ans.
J’ai fait observer qu’il y a 12 ans, il sévissait encore sur France Culture. Voilà, c’est ainsi. Je disais simplement que ces gens-là qui en ont fait, à juste titre, des tonnes sur l’affaire Pélicot, n’ont pas dit un seul mot sur cette affaire qui est largement aussi grave. Actes de barbarie contre ses belles-filles, avec la complicité de sa compagne, ça ne se trouve pas tous les jours de pouvoir faire le procès à la fois du masculinisme et du féminisme. Ils pouvaient faire d’une pierre deux coups.
Je suis dans la taquinerie mais ils avaient, à mes yeux et compte-tenu de leur féminisme particulier, un impératif moral particulier à en parler. Mais pas un mot sur France Inter, c’est tout ce que je me suis permis de dire.
Je ne critiquais d’ailleurs pas que Radio France. Récemment, j’ai vu que le type a été pigiste chez Libération et Libé n’en a pas dit un mot. Encore une fois, j’en veux beaucoup plus aux moralistes qu’à ceux qui ne donnent pas des leçons de morale de porter atteinte à la celle-ci.
Donc, je dois vous avouer que j’attends leur poursuite avec une certaine placidité.
Si vous souhaitez réagir à cette interview vous pouvez exposer votre point de vue dans les commentaires ou nous écrire sur redaction@contre-poison.fr
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