Grand entretien avec Yosuke Shimono, ancien diplomate auprès de l’ambassade du Japon en France, ancien chef de la coopération à l’ambassade du Japon au Mali.
Loup Viallet, directeur de Contre-Poison – Lundi 20 mai dernier, commentant la présence d’une délégation de parlementaires et d’universitaires japonais à l’investiture du nouveau dirigeant de Taïwan, l’ambassadeur de Chine au Japon a déclaré : « Si le Japon se lie aux chars qui conspirent pour diviser la Chine, le peuple Japonais périra dans les flammes ». Quel impact a eu cette menace sur l’opinion publique japonaise ? Ce discours agressif est-il de nature à infléchir la diplomatie japonaise dans le sens des intérêts de Pékin ?
Les menaces de l’ambassadeur chinois à l’encontre du Japon ont eu peu d’impact significatif sur l’opinion publique japonaise pour autant que je sache. En fait, la majorité de l’opinion publique japonaise a remis en question ou condamné cette parole.
Le 22 mars, le secrétaire général du cabinet, Yoshimasa Hayashi, a condamné les propos de l’ambassadeur lors d’une conférence de presse, les qualifiant d’ « extrêmement inappropriées ». Il a également fait savoir que le Japon avait protesté vigoureusement auprès de la Chine par la voie diplomatique.
Il est à noter que ce n’est pas la première fois que l’ambassadeur chinois tient des propos menaçants envers le Japon. En effet, après avoir pris ses fonctions au Japon en avril de l’année dernière, il avait déjà fait des déclarations similaires et le gouvernement japonais avait alors protesté contre ses remarques.
Les commentaires de l’ambassadeur n’ont pas modifié la position du gouvernement japonais, qui espère que les questions relatives à Taïwan seront résolues pacifiquement par le dialogue.
Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux du PCC (avec sa politique de la Chine unique) et du Japon, dont les frontières les plus proches se situent à environ 100 km de l’île-Etat. En 2021, alors candidat à la tête du Parti libéral-démocrate au pouvoir, le Premier ministre actuel avait soutenu haut et fort que le Japon devait chercher à coopérer avec Taiwan. A quel point ces deux visions, qui semblent parfaitement opposées, sont-elles conciliables ? Quel(s) type(s) d’événement(s) seraient susceptibles de faire basculer le statu quo ?
Le 26 mai 2024, un entretien entre le Premier ministre japonais Fumio Kishida et son homologue chinois Li Qiang a eu lieu. Durant cette rencontre officielle, la question de Taïwan a été soulevée par M. Li, qui a tenu à affirmer qu’elle constituait une question de principe et touchait aux intérêts fondamentaux de la Chine. Il a ensuite insisté sur le fait que la question de Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et représente une ligne rouge à ne pas franchir. Les deux premiers ministres ont aussi confirmé qu’ils continuent à communiquer avec la Chine à tous les niveaux, y compris au niveau du sommet.
Le gouvernement japonais comprend bien sûr que Taïwan est un intérêt fondamental pour la Chine, mais il reconnaît également que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan sont d’une importance vitale pour la communauté internationale, y compris le Japon.
Pour le Japon, la Chine et Taïwan sont des pays amis importants. Le Japon doit coopérer avec la Chine dans les domaines où il le peut, tels que les échanges économiques et culturels en maintenant des relations amicales avec Taïwan.
S’il est une chose qui serait susceptible de faire basculer le statu quo, c’est l’opinion publique du peuple japonais. Certains Japonais sont devenus plus conscients de l’importance de la sécurité à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Russie est aussi un voisin du Japon, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas du tout un feu de l’autre côté de la rivière pour le Japon.
Les récents exercices militaires menés par l’armée chinoise autour de Taïwan et des îles périphériques de Taïwan ont fait l’objet d’une large couverture médiatique au Japon. En outre, des navires de la garde côtière chinoise naviguent chaque jour dans la zone contiguës aux îles Senkaku dans la préfecture d’Okinawa, qui font indubitablement partie intégrante du territoire japonais.
Comme de plus en plus de citoyens japonais attachent de l’importance à ces questions de sécurité, les hommes politiques ne pourront pas ignorer l’opinion publique. Pourtant, le manque d’intérêt des Japonais pour la politique étrangère japonaise rendra difficile le changement de ce statu quo.
Quelles seraient les conséquences d’une invasion de Taiwan par la Chine sur l’économie et la sécurité du Japon ? Sur son système d’alliance ?
Tout d’abord, permettez-moi de dire qu’une invasion chinoise sur Taïwan est peu probable. Cela s’explique par le fait qu’en général, la Chine agit conformément à l’Art de la guerre de Sun Tzu. Sun Tzu est un ancien penseur chinois. Il dit qu’il vaut mieux de soumettre l’ennemi sans combat.
Si la Chine devait envahir Taïwan, les États-Unis ne resteraient pas silencieux et des sanctions économiques imposées à la Chine par les principaux pays, porteraient gravement atteinte aux exportations, qui soutiennent l’économie chinoise. C’est pourquoi la Chine organise des exercices militaires autour de Taïwan afin d’obliger Taïwan à se plier à ses exigences sans combattre.
La Chine tente également de chinoiser Taïwan de l’intérieur. Par exemple, le 10 avril dernier, le président chinois Xi Jinping et l’ancien président taïwanais Ma Ying-Jeou qui est favorable à la chine se sont rencontrés à Pékin avant l’investiture de Lai Ching-de en tant que président de Taïwan. Cet entretien peut également être décrit comme une stratégie suivant l’art de la guerre de Sun Tzu, favorisant les femmes et hommes politiques prochinois et rapprochant Taïwan de la Chine sans combattre.
Par conséquent, bien qu’une invasion chinoise de Taïwan soit peu probable, je voudrais répondre à votre question en partant de l’hypothèse que la Chine a envahi Taïwan.
Si la Chine devait envahir Taïwan, l’impact sur l’économie japonaise serait considérable.
Tout d’abord, une invasion chinoise de Taïwan rendrait difficile la continuation des relations commerciales entre le Japon et Taïwan. Comme vous le savez, Taïwan est un important producteur de semi-conducteurs et 46,7 % de tous les semi-conducteurs importés par le Japon en 2021 était fabriqués à Taïwan. Les semi-conducteurs étant essentiels pour les appareils électroniques tels que les processeurs d’ordinateurs et les smartphones, les entreprises japonaises qui en font le commerce seraient gravement touchées à la suite de l’invasion de Taïwan par la Chine.
On dit également qu’une invasion chinoise de Taïwan réduirait le PIB du Japon d’au moins 1 à 1,5 %.
En ce qui concerne l’aspect sécuritaire, le Japon pourrait exercer son droit à l’autodéfense collective dans le cadre de la législation relative à la sécurité adoptée en 2015 et recourir à la force dans la mesure minimale nécessaire. Cette loi stipule que « pour faire face à des situations d’attaque armée et à d’autres situations menaçant l’existence du Japon, le Japon coopère étroitement avec les États-Unis sur la base du traité de sécurité nippo-américain ».
En janvier dernier, l’ancien Premier ministre Taro Aso a dit qu’en cas d’urgence à Taïwan, le gouvernement japonais pourrait juger la situation comme une situation menaçant l’existence du Japon.
Le Japon doit envisager le scénario d’une avancée chinoise sur Taïwan, mais comme je l’ai mentionné tout à l’heure, à mon avis je pense qu’une invasion chinoise sur Taïwan est peu probable.
Le Japon a-t-il les moyens de sa nouvelle politique de défense ? Comment le gouvernement compte-t-il financer l’augmentation de son budget militaire (+60% entre 2023 et 2027), considérant qu’il vient de suspendre les hausse d’impôts destinées à soutenir cette politique et de les reporter à 2026 ?
Comme vous l’avez mentionné, le gouvernement du Japon a annoncé la nouvelle stratégie de sécurité et de défense du Japon et son programme militaire 2023-2027.
La nouvelle stratégie vise un objectif de 2% du PIB 2022 consacré à sa défense (1 à 1,1 % actuellement). Le Premier ministre Fumio Kishida a expliqué que les trois quarts seraient couverts par la réforme des dépenses, l’utilisation de l’excédent et des recettes non fiscales et que le quart restant serait financé par des augmentations d’impôts
En fait, le programme de la réforme fiscale pour 2023 du Parti libéral démocrate au pouvoir au Japon mentionne l’augmentation des prélèvements fiscaux portant sur l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu et la taxe sur le tabac. Pourtant il ne précise pas le calendrier de l’augmentation des impôts.
À mon avis, il est difficile de relever les impôts pour augmenter les dépenses de défense à l’heure actuelle. Il est indéniable que l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les menaces croissantes de la Chine envers Taïwan ont contribué à sensibiliser davantage les Japonais aux questions de sécurité.
Mais le Japon souffre actuellement d’une hausse des prix due à la flambée des prix des céréales et des autres matières premières et à la faiblesse excessive du yen. En effet, une augmentation des taxes porterait un préjudice certain à l’économie japonaise en phase de sortie de la déflation. Il serait également difficile d’obtenir la compréhension du peuple japonais à l’heure actuelle pour augmenter les impôts à des fins de sécurité, puisque la vie quotidienne est plus importante pour de nombreux Japonais que la sécurité.
Que représente la France dans l’équation géopolitique du Japon ? Nos pays coopèrent dans tous les domaines et tiennent des dialogues politico-militaires réguliers. Mais quels types d’alliés incarnons nous à vos yeux ? En 2013, répondant au ministre de la Défense français qui annonçait que la France voulait peser dans la région, l’amiral chinois Li Ji a répondu « Pour nous la France, c’est en Europe ». Percevez-vous la France comme une puissance du Pacifique ou d’abord comme une puissance européenne ?
Pour le Japon, la France est une puissance européenne et en même temps une puissance du Pacifique. En effet, comme le Japon, la France est une nation maritime et possède collectivités d’outre-mer dans le Pacifique, telles que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie.
En décembre dernier, le Japon et la France ont publié une « FEUILLE DE ROUTE SUR LA COOPÉRATION FRANCO-JAPONAISE DANS LE CADRE DU PARTENARIAT D’EXCEPTION (2023-2027) » pour approfondir la coopération dans la région indopacifique. Sur les 20 points de la coopération franco-japonaise précisés dans la feuille de route, sept sont liés à la coopération dans l’Indopacifique.
Par exemple, la feuille de route indique que les deux pays s’engagent à mener des coopérations concrètes pour faire de cette région un espace de paix et de prospérité, inclusif, libre et ouvert à l’ensemble des partenaires. Elle réaffirme également l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan, qui est vitale pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale. Ces points tiennent bien sûr compte de l’expansion maritime continue de la Chine dans la région indopacifique.
Comme vous l’avez mentionné tout à l’heure, la France et le Japon coopèrent dans un certain nombre de domaines. En particulier, nous approfondissons actuellement notre coopération militaire.
Lors de l’entretien franco-japonais qui s’est tenu au palais de l’Élysée le mois dernier, les deux dirigeants ont convenu d’entamer des négociations en vue de la conclusion d’un accord de facilitation, qui permettrait aux forces d’autodéfense japonais et à l’armée française de faire exercice militaire conjoint. Cette démarche s’inscrit également dans la perspective de la Chine.
Donc, pour le Japon, la France est à la fois un pays européen et un pays du Pacifique.
Vous avez été en poste à Paris pendant plus de deux ans. Quels sont vos souvenirs les plus marquants dans la capitale ? A l’époque, vous rencontriez des personnalités politiques pour comprendre leurs visions du monde. Quel place a le Japon dans l’imaginaire politique des principaux partis français ?
J’ai travaillé à l’Ambassade du Japon à Paris entre 2016 et 2018, en tant que secrétaire des affaires politiques, chargé de la politique intérieure et extérieure française.
Ce qui m’a le plus impressionné, c’est que j’ai pu entendre directement les points de vue et les idées de certaines des principales femmes et hommes politiques français tels que Madame Marine Le Pen, Monsieur Jean-Luc Mélenchon et Monsieur François Bayrou. Leurs idées étaient différentes, comme la droite et la gauche, mais ce qu’ils ont en commun, c’était la fierté et l’amour fraternel pour la France.
Quel que soit le candidat qui deviendra président lors des élections présidentielles, l’amitié et la coopération entre le Japon et la France restent inchangées. En effet, la France est un partenaire important pour le Japon, partageant des valeurs fondamentales telles que la paix, la liberté, la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’homme.
Je voudrais ici exposer mon point de vue personnel sur les problèmes de retraite et d’immigration en France, auxquels le Japon est également confronté.
Tout d’abord, le Japon souffre d’une baisse prolongée de la natalité et d’un vieillissement de la population, et la question des retraites est l’une des plus grandes préoccupations des Japonais comme des Français. Le relèvement de l’âge légal de départ en retraite que le président Macron a mis en œuvre de manière décisive, fait partie d’une réforme fiscale que je comprends personnellement. Mais, si le gouvernement japonais avait relevé l’âge de départ à la retraite à un moment où j’étais presque prêt à toucher ma pension, j’aurais bien sûr exprimé mon opposition forte.
En France, l’immigration est une question politique majeure, alors qu’au Japon, en tant que nation insulaire, l’intérêt du public pour l’immigration n’est pas aussi élevé qu’en France. D’autre part, le Japon est confronté à une pénurie de main-d’œuvre dans de nombreuses professions. Les principales raisons en sont la baisse de la fécondité, le vieillissement de la population et le changement des valeurs des jeunes pour le travail. Même au Japon, la question de combler la pénurie de main-d’œuvre par l’immigration fait l’objet d’un débat.
Pourtant, je pense que le Japon ne devrait pas accepter des immigrants simplement pour combler la pénurie de main-d’œuvre. En effet, de nombreux parents japonais qui élèvent des jeunes enfants souhaitent travailler mais ne le peuvent pas en raison du manque d’écoles maternelles et du manque de sensibilisation des employeurs japonais contre eux. Cette situation et les attitudes sociales ont également rendu difficile l’arrêt de la baisse du taux de natalité au Japon. Je pense que le gouvernement japonais devrait créer un environnement et un système permettant aux personnes élevant des enfants de travailler plus facilement.
Le 24 mars dernier, dans le cadre du débat sur un projet de loi visant à réviser la loi sur le contrôle de l’immigration et la reconnaissance des réfugiés, le Premier ministre Fumio Kishida a expliqué au Parlement japonais qu’il n’avait pas l’intention d’adopter une soi-disant politique d’immigration. Je crois que cette remarque a un point commun avec le nouveau projet de loi sur l’immigration adopté par le Parlement français en décembre dernier.
Je pense que le Japon doit apprendre beaucoup de la France, qui partage des problèmes communs comme les retraites et les questions d’immigration.
Vous avez été en poste à Bamako. Quels sont les intérêts du Japon au Sahel ? Pensez-vous, avec Janet Yellen, que « L’Afrique façonnera l’avenir de l’économie mondiale » ? Est-il aujourd’hui vraisemblable de penser que le continent Africain pourrait prendre le relais de l’Asie comme épicentre de la croissance mondiale ?
Je suis généralement d’accord avec le point de vue de Janet Yellen à ce sujet. Le gouvernement japonais décrit également l’Afrique comme la suivante.
« L’Afrique, qui représentera un quart de la population mondiale en 2050, est un continent jeune et plein d’espoir. Avec ses ressources abondantes et son fort potentiel en tant que marché économique, il devrait connaître une croissance dynamique ».
En effet, la population africaine, notamment dans la région du Sahel, est en croissance, contrairement au Japon qui souffre du recul de la natalité et du vieillissement de la population.
D’autre part, le gouvernement japonais comprend également que l’Afrique, en particulier la région du Sahel, est confrontée à divers défis, tels que la pauvreté, la fragilité des systèmes de santé et la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent.
La principale préoccupation du Japon dans la région du Sahel est la paix et la stabilité. La paix et la stabilité constituent les fondements du développement économique de toute nation. Ce n’est malheureusement pas le cas dans la région du Sahel aujourd’hui. Les attentats terroristes perpétrés par des extrémistes islamistes et autres groupes armés entravent considérablement les déplacements des Japonais dans des pays comme le Mali et le Niger. En fait, le gouvernement japonais a émis un avis d’évacuation pour les ressortissants japonais vivant au Mali (à l’exception de la capitale Bamako).
Comme vous le dites, il est possible que l’Afrique façonne l’avenir de l’économie mondiale. Mais pour cela, nous devons d’abord construire la paix et la stabilité en Afrique et développer les ressources humaines africaines pour qu’elles puissent prendre en charge le développement économique.
Contrairement aux pays africains, qui disposent de ressources abondantes, le Japon a peu de ressources naturelles. Le Japon dépend presque entièrement des importations étrangères de pétrole et de gaz naturel. Bien que le Japon dispose de peu de ressources naturelles, il a réussi à développer son économie grâce à ses ressources humaines éduquées. Le Japon se doit de jouer un rôle majeur dans le soutien au développement économique de l’Afrique à travers ses expériences de la croissance économique grâce à l’éducation du peuple.
Mais l’éducation des gens prend du temps. Il faudra donc encore beaucoup de temps pour que le continent Africain puisse prendre le relais de l’Asie comme épicentre de la croissance mondiale.
A ce jour, de très nombreux enfants franco-japonais sont toujours privés de contact avec leur parent français. Le parlement japonais vient d’adopter, à la mi-mai, la première loi autorisant la garde partagée après le divorce. Celle-ci s’appliquera-t-elle sur les couples binationaux ? Le Japon va-t-il enfin reconnaître les droits parentaux des pères Français (et étrangers) sur leurs enfants japonais ?
C’est une très bonne question et en même temps une question très difficile à répondre. Je ne suis ni juriste ni avocat, je me permets de vous proposer mon interprétation personnelle de ce sujet.
La loi visant à modifier partiellement le code civil et d’autres lois a été adoptée et promulguée le 17 avril dernier au Parlement japonais. La modification du code civil japonais autorise les parents à choisir la garde partagée de leur enfant mais elle ajoute également des clauses restrictives qui restreignent la garde conjointe. Il s’agit de que lorsqu’il est jugé difficile pour les parents d’exercer conjointement par le tribunal, en tenant compte du risque de violences physiques ou des autres comportements et propos ayant des effets nocifs sur le corps ou l’esprit, l’un des parents est désigné comme gardien de l’enfant.
Par exemple, dans les cas où la mère réclame la garde exclusive et des violences exercées par le père, ce dernier peut demander la garde conjointe.
Par exemple, dans les cas où la mère réclame la garde exclusive et les violences exercées par son conjoint et le père insiste la garde conjointe, le tribunal décide de la revendication de l’un ou de l’autre. Mais, le tribunal doit prendre sa décision en tenant compte de la disposition selon laquelle, s’il existe un risque que l’un des parents soit soumis à des violences par l’autre, la garde exclusive doit être accordée. A cet égard, selon un avocat japonais, il est assez difficile pour le juge japonais de déterminer ce risque de violence et finalement le tribunal reconnaît facilement la menace de violence. Avec le point de vue de cet avocat, la mère aurait probablement obtenu la garde exclusive dans l’exemple que je viens de donner.
Personnellement, je crois que la loi s’applique aux couples à double nationalité et reconnaît le droit de garde du père étranger, mais il est possible qu’un juge japonais reconnaisse la menace de violence de la part de l’autre conjoint facilement et accorde la garde exclusive.
Cette loi sera mise en œuvre dans les deux ans suivant sa promulgation. Pour l’instant, il faut attendre de voir comment cette loi sera appliquée et comment les tribunaux japonais l’interpréteront.
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