6 septembre 2024, une vidéo circulant sur le réseau social X accuse Benjamin Barthe, rédacteur en chef adjoint du Monde chargé de la rubrique « Moyen-Orient », d’avoir une « ligne biaisée pour traiter le conflit Israël-Hamas ».
S’en est suivi une vague de soutien : Karim Emile Bitar (chercheur associé à l’IRIS, think tank proche de la Chine et du Qatar dirigé par le sulfureux Pascal Boniface), Nadim Houry (directeur de Arab Reform Initiative), Akram Belkaïd (journaliste au Monde diplomatique)… Tous ont été repris par le compte X de Benjamin Barthe et tous louent son impartialité et son professionnalisme.
« Les attaques de milieux extrémistes contre Benjamin Barthe sont indignes et sont révélatrices du maccarthysme d’atmosphère qui saisit aujourd’hui la France. Des centaines de libanais, d’israéliens et de palestiniens peuvent témoigner de son professionnalisme sans faille et de son indépendance d’esprit. […] » Karim Emile Bitar, chercheur associé à l’IRIS.
Soyons concrets : si laisser dire dans sa rubrique que la guerre a été « lancée par Israël contre Gaza, le 7 octobre 2023 » est une preuve de professionnalisme, Benjamin Barthe exerce une drôle de profession.
Si le traitement de l’attaque du 7 octobre 2023 accentue la posture pro-palestinienne, voire même anti-israélienne du journal, cela fait déjà quelques années que le premier quotidien français est critiqué pour sa couverture du Proche-Orient, Benjamin Barthe imputant dans sa rubrique l’entière responsabilité du conflit à Israël.
Le journal ne s’embarrasse pas non plus des classifications retenues par l’UE ou par la France pour nommer l’organisation terroriste du Hamas dans ses colonnes, lui préférant les termes de « mouvement islamiste » ou encore de « mouvement palestinien ». Idem pour les chiffres, lorsqu’il s’agit de citer le nombre des victimes avancé par l’entité palestinienne, le journal se réfère au « ministère de la Santé », comme si la Palestine était dotée d’un État reconnu comme tel. Sur son compte X, le rédacteur en chef adjoint n’hésite pas à reprendre sans nuances les propos d’un « ambassadeur de l’Etat palestinien ».Puis, le jour même de l’attaque du 7 octobre, à escamoter les victimes israéliennes préférant reprendre un post plein d’empathie à l’égard des terroristes du Hamas.Toujours sur son compte X, on peut lire son soutien à François Burgat, entendu par la police le 9 juillet 2024 pour avoir repartagé sur le réseau social des messages favorables au Hamas, décrivant les attaques du 7 octobre en termes élogieux.
La couverture unilatérale et partisane du conflit israélo-palestinien dans les pages « Moyen-Orient » du Monde s’incarne dans des expressions et dans des titres, le quotidien inversant radicalement les positions d’agresseur et d’agressé. Ainsi, le 10 septembre dernier, la riposte d’Israël face aux agressions du Hamas, du Hezbollah et des Houthis devient « Face aux attaques d’Israël, l’Iran peine à trouver la bonne riposte ».
C’est pourquoi, le 4 septembre dernier, lorsqu’un professeur de mathématiques se retrouve suspendu de la Toulouse School of Economics pour avoir violé son devoir de réserve dans un amphithéâtre de 200 étudiants en exprimant sa position sur le conflit en cours au Proche-Orient, le Monde choisit d’examiner longuement ses propos dans un article, les qualifiant de « cohérents ». Puis de conclure par un soutien implicite : « Pour Yann Bisiou, maître de conférences en droit, « ni l’appel au boycott ni la référence au Lancet ne sont en eux-mêmes intolérables ».
Muzna Shihabi, la lady Gaza de Benjamin Barthe
Muzna Shihabi est une fervente activiste palestinienne et ancienne négociatrice de l’OLP dont les positions anti-sionistes n’ont cessé de se radicaliser ces dernières décennies pour basculer dans une apologie du terrorisme totalement assumée. Après avoir été évincée de l’organisation CAIR pour sa radicalité, elle travaille aujourd’hui aux côtés de François Burgat au CAREP, think tank lié au Qatar. Sur son compte X où elle poste de façon compulsive et à un rythme frénétique exclusivement des contenus militants, l’ancienne proche de Yasser Arafat ne cache ni sa haine des juifs, ni sa haine d’Israël.
Au sujet de l’enseignant suspendu, elle n’hésite pas à flirter avec le conspirationnisme et à menacer la direction de l’établissement.
La militante pro-palestine ose reprendre des personnalités plus que controversées. Le 10 septembre, elle choisit de reposter le tweet de Paul-Éric Blanrue, auteur du livre « L’anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme » édité par Alain Soral et dont la parution a été interdite.Si dans un couple, chacun peut avoir ses propres opinions, il est troublant de constater que c’est l’épouse du spécialiste du Proche-Orient qui, le 7 octobre 2023, célébrait l’envol de Gaza vers Israël des terroristes du Hamas.
Et qui, dans un tweet du 22 octobre 2022 aujourd’hui supprimé, rendait hommage à un terroriste palestinien ayant tiré sur des Israéliens.
En janvier 2024, la directrice du service politique du Monde avait démissionné de son poste en raison de la nomination de son conjoint au cabinet du premier Ministre. Qu’attend Benjamin Barthe pour démissionner du sien et sauver Le Monde ?