Royaume-Uni : la définition légale d’une femme repose sur le sexe biologique, tranche la Cour suprême.
Quand même, les Anglais ont conservé, contrairement à nous, le sens minimal du ridicule.
Peut-être parce que le travestissement y est là-bas, depuis que le chevalier d’Eon en disgrâce défrayait la chronique londonienne sous l’apparence de la chevalière de Beaumont, une pratique aussi ancienne que méticuleuse.
Le problème avec la théorie du genre, c’est qu’elle ressemble trop à un canular de normalien anglophone pour être totalement innocente.
Et il faudra des rangées entières de bibliothèques pour comprendre ce qui a poussé un jour les élites les plus respectables du monde occidental à la prendre globalement au sérieux, au point de chercher à la faire entrer triomphalement dans les arcanes du droit positif.
C’est un peu comme si Christopher Lee avait proclamé devant les autorités civiles de son pays :
« Je suis né Lee, à cause de mes parents biologiques, mais tout bien réfléchi ce n’est pas moi.
Mon genre, ce serait plutôt le comte Dracula, au point que j’en ai fait un métier – plutôt lucratif.
D’ailleurs, regardez, je préfère boire du sang frais plutôt que du vin de Bordeaux, et je ne me sens vraiment à l’aise dans la vie que lorsque le soleil a définitivement quitté le ciel.
Si vous refusez de reconnaître mon droit imprescriptible à m’appeler Dracula et à l’inscrire sur les registres de l’état civil, vous vous avérerez plus barbares qu’Adolf Hitler, Bella Lugosi et la reine Victoria réunis.
J’ajoute naturellement que mes soins dentaires et mes besoins en don du sang seront à la charge de vos contribuables, ô my Lords. Sinon à quoi sert d’avoir proclamé le rétablissement de l’arbitraire comme préambule à la déclaration des Droits de l’Homme ? »
Le changement de genre sexué est une pratique qui n’a rien de scandaleux en soi, du moins dans nos sociétés européennes avancées, puisqu’il ne s’apparente à rien d’autre que du théâtre.
Mais le théâtre n’est pas la vie, même quand il se veut avec Artaud plus cruel qu’elle n’est déjà, et encore moins la vie civique.
C’est peut-être dans cette confusion volontaire que se révèle le plus crûment l’effondrement de la psyché occidentale : la post-modernité foucaldienne fait comme si théâtre et vie sociale pouvaient s’amalgamer ou s’intervertir de la façon la plus naturelle et égalitaire qui soit.
Or, c’est bien sûr le contraire qui se passe : si l’on prend le théâtre pour la vie, la vie se venge, parce qu’Arlequin sorti de scène n’est plus qu’un fripon insupportable et parasitaire, qu’aucune communauté décente n’est prête à laisser prospérer très longtemps à ses dépens.
Et rien n’est moins égalitaire qu’un genre qui se dissocie de la sexuation biologique : on peut même plaider qu’il s’agit là d’une sorte d’aristocratisme parodique et pervers, qui aurait outré jusqu’au Divin Marquis (quand l’un de ses héros sodomise une femme sous les fers, c’est précisément pour vérifier qu’en elle sexe et genre ne se dissocient pas).
1 commentaire
Les anges n’ont pas de sexe. Ça de dégenre personne.