Comme dans le civil je ne suis ni expert-comptable ni architecte de la grande distribution ni propagandiste de l’OTAN, pour l’instant l’IA ne m’effraie pas excessivement.
Ce qui m’effraie plutôt, c’est la fascination (croissante) qu’elle exerce sur certains clercs comme Luc Ferry.
On dirait que ce nimbus-Hibernatus du kantisme IIIe République, qui a passé la moitié de sa vie à décrire et décortiquer ce que signifiait penser pour le sage de Königsberg, est presque ravi de pouvoir enfin idolâtrer la machine qui rendra toute exégèse critique de l’entendement vétuste et inutile.
Il faut l’entendre s’émerveiller pendant des heures en constatant que tel ou tel logiciel est capable de traduire en français un chapitre de La Critique de la raison pure cent mille fois plus vite que lui.
C’est très à la mode, aujourd’hui, chez pas mal de freluquets de plateaux de télévision de se moquer des intellectuels du siècle passé : « Ah, ah, regardez : Kojève et Staline, Heidegger et Hitler, Gentile et Mussolini, Breton et Trotski, Sartre et Mao, Foucault et Khomeini, Althusser et Pol Pot, Debray et Castro, etc. Ce qu’ils sont vraiment très cons, tous ces gens intelligents. »
Oui mais bon : Luc Ferry et son robot, c’est pire, je trouve.
Ce n’est pas la terreur de tel ou tel tyran qu’il admire ; c’est tout simplement ce qui est censé le supprimer, lui.
D’ailleurs, il approuve la légalisation de l’euthanasie ; ça doit aller avec, sûrement.
4 commentaires
A toute fin utile. Henri Atlan: “La science crée les problèmes, mais ne fournit pas les solutions”
Precision H.A n’est pas une IA.
« Hey Gogol » resume moi le dualisme cartésien en 5 lignes et dessine un mouton à 5 pattes
Nostradamus est plus fiable que Luc Ferry. Un voyant peut en cacher un autre.
LF ou les limites de la vulgarisation en philosophie