Combien de statues monumentales classiques sont-elles encore inaugurées dans les villes françaises ? Au temps où les statues incarnant l’histoire de France sont le plus souvent déboulonnées, la ville de Nice a commandé à l’atelier Missor une statue dorée pour le moins monumentale (4,5 mètres de haut pour 9 tonnes) à l’image de la Pucelle d’Orléans.
Seulement, trois mois après son installation, bureaucratie (article 40 du code de procédure pénale) et idéologie (décision du tribunal administratif) menacent aujourd’hui la statue équestre de Jeanne d’Arc qui est sur le point d’être retirée.
Si cette décision fâche les Français c’est qu’au siècle où l’on ne coule plus d’icônes nationales dans le bronze, l’affaire évoque nombre de statues elles aussi déboulonnées qui, tour à tour, témoignent d’un effacement progressif des symboles de l’histoire française. Si la statue niçoise de Jeanne d’Arc est déboulonnée, elle rejoindra la longue liste de monuments qui, sous couvert de laïcité (statue de la Vierge à La Flotte-en-Ré, archange saint Michel aux Sables-d’Olonne), de praticité (statue de Jeanne d’Arc à Bourg-Argental) ou par idéologie, sont retirés du paysage public. A côté de cela, par exemple à Stains, commune de Seine-Saint-Denis, les rues vont prendre des noms étrangers, tel celui de la femme de Mahomet.
Ce temps béni pour les tombeurs de statues rappelle aux Français combien la culture de l’effacement est un péril pour l’identité nationale. Ils étaient des dizaines vendredi, partisans de Reconquête ! à se rassembler pour la sauvegarde de la statue « Si nous laissons faire, demain, d’autres monuments pourraient être sacrifiés de la même manière. C’est notre patrimoine, nos valeurs, notre histoire qui sont en jeu ! ». Leur pétition, lancée il y a quelques jours, rassemble déjà plus de 14 000 signatures.