Yassine Belattar est à Macron ce qu’Harlem Désir a été pour Mitterrand. Moins connu pour ses sketchs que pour la violence de ses sorties médiatiques, l’ « humoriste » est, depuis 2017, la « caution banlieues » du président de la République française. Harcèlement, intimidations, menaces de mort à répétition et promotion d’une immigration fière de ne pas s’assimiler, le défenseur d’islamistes Yassine Belattar est un personnage pour le moins inquiétant, jouissant d’une étrange impunité.
Si sa présence sur le tarmac de l’aéroport Mohamed V de Rabbat, vêtu d’un jogging parmi la délégation française a fait couler beaucoup d’encre, c’est parce que Belattar sévit dans d’autres domaines que la mode. Condamné en septembre 2023 par le tribunal correctionnel de Paris à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour des menaces de mort et de crimes visant plusieurs personnalités du monde du spectacle en 2018 et 2019, le comique qui fait hurler Allah Hakbar à son public lors de ses spectacles n’en était pas à son coup d’essai.
Le 22 octobre 2019, il menaçait déjà le ministre Jean-Michel Blanquer sur les ondes du service public (RFI) après que ce dernier a rappelé l’interdiction du voile en milieu scolaire « si j’étais lui, je n’irai pas dans le 93 ».
En 2021, il ose comparer Eric Naulleau à Samuel Paty à l’issue d’une altercation sur C8 « Il a craqué comme un prof d’histoire-géo », et n’hésite pas à coincer Jordan Florentin, journaliste du média Livre Noir, dans la foule de son théâtre de Dix-Heures pour lui promettre le même sort que Mila : « Tout Aulnay est à ta recherche, je vais faire venir l’Armée de Terre contre toi. T’es la prochaine Mila. ».
Puis ce sera tour à tour l’Imam Chalghoumi, Caroline Fourest, Sophia Aram, Bruno Gaccio, Kader Aoun, et Kévin Razy (« Je vais te planter, je vais violer ta mère ») qui subiront les fatwas de l’humoriste.
Celui qui déclare sur FranceInfo en 2017 « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice » ne peut être taxé d’incohérence lorsqu’il s’autorise à harceler par téléphone le père d’une des victimes de Mohammed Merah, lui écrivant : « L’islamophobie est un délit et vous risquez de le payer très cher ! » Avant d’ajouter : « Vous avez perdu un fils tué par un terroriste. Il y a des milliers d’autres jeunes qui meurent et pourtant on n’en parle pas ! ».
Il faut écouter sa harangue prononcée lors de son rassemblement contre l’islamophobie d’octobre 2019 : « Nous ne sommes pas dans un projet d’assimilation. Je n’aurai jamais un béret baguette, je ne mangerai pas de porc, je ne boirai pas d’alcool. Nous sommes dans un projet de banalisation. La France doit s’habituer au fait que nous restons. Ils ne se rendent pas encore compte de ce que nous avons préparé, c’est-à-dire nos enfants. » pour deviner son projet politique.
Si Belattar réfute être un proche des frères musulmans, il se donne tous les moyens pour y parvenir en défendant l’islamiste Taous Hammouti, la porte-parole du burkini à Grenoble. Il aurait aussi bien pu décrocher son brevet de frériste en animant le dîner de gala du CCIF en 2015, évènement où il proposa à des femmes de « remporter un dîner en tête-à-tête » avec le violeur Tariq Ramadan. Ses actions humanitaires sont, elles aussi, choisies avec le plus grand soin. Comme en 2016, lorsqu’il investit dans le Jockey-Club, ce fameux bar de Sevran présenté comme « interdit aux femmes » dans une enquête de France 2, avant de s’en retirer trois ans plus tard.
Ses engagements auraient pu lui valoir l’investiture à la députation par les caciques islamo-gauchistes de la France Insoumise en juin dernier mais c’est à Emmanuel Macron que l’amuseur a prêté allégeance. Comme il le faisait avec son prédécesseur, François Hollande, Yassine Belattar revendique sa proximité avec le chef de l’Etat qui, en raison de ses prises de parole sur les banlieues en 2018 l’avait nommé au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires. En février 2018, l’humoriste tragi-comique est placé en garde à vue après une altercation avec une policière en marge d’un déplacement d’Emmanuel Macron aux Mureaux, où il était invité.
En novembre 2023, deux mois après sa condamnation pour menaces de mort, l’Élysée l’invite pour donner la température des banlieues. A cette occasion, l’humoriste aurait suggéré au président de ne pas se rendre à la marche contre l’antisémitisme. Marche à laquelle le président brillera par son absence.
Au sujet de la présence de Belattar dans la délégation française au Maroc, le président balaye la polémique « Je ne m’intéresse pas aux anecdotes ». Lorsqu’en 2018, le journal Marianne l’accuse d’entretenir « le déni de l’islamisme comme le discours sur “les Blancs” et les autres » son « frère » (sic) le console par SMS « T’obsède pas. Continue. Les critiques suivent le talent. »
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Il a le dirham amer …quel rabbat joie