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Le grand dépit des économistes ulcérés

par Gabriel Nerciat 7 avril 2025
par Gabriel Nerciat 7 avril 2025
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Eh bien voilà, ça y est : en quelques heures, comme il l’avait promis, d’un impérieux trait de plume, Donald Trump a mis fin à 35 ans de mondialisation heureuse et de libre-échange global incontesté.

Le plus savoureux est d’entendre à jets continus les gardiens du système économique en place depuis la création de l’OMC se plaindre et se lamenter.

Alors même que Trump avait annoncé à plusieurs reprises ce qu’il entendait faire, déjà initié du reste lors de son premier mandat, ils n’en reviennent pas.

Tous les commentaires en effet des économistes assermentés depuis hier soir vont peu ou prou dans le même sens.

« Mais comment peut-il faire ça ? Mais il est devenu fou ? Mais qu’est-ce qu’il croit ? Mais, enfin, ça ne se fait pas de faire des choses comme ça. Et le pauvre consommateur américain qui ne pourra plus boire du Château Margaux ou rouler en Mercedes sauf s’il est millionnaire, il a pensé un peu à lui ? Mais enfin, il faut l’interner dans un asile psychiatrique, cet homme ! Il va faire plonger toutes les bourses ; c’est presque l’équivalent d’un attentat terroriste ! Vous êtes sûr au moins qu’il sait lire et qu’il connaît la définition de la TVA ? Quoi, il est réellement idiot ou bien il le fait exprès pour nous nuire ? »

Ni le vote des électeurs américains ni la mention du déficit commercial des Etats-Unis (presque 80 milliards de dollars pour l’an passé) ne sont bien sûr jamais évoqués.

Les économistes libre-échangistes courroucés me font penser à l’un de mes cousins éloignés, bel hidalgo aux nombreuses aventures adultères, que son épouse légitime un jour abandonna sans coup férir en emportant avec elle tous les costumes et les présents qu’elle lui avait offerts après leur mariage.

Je le revois en larmes me disant : « Comment est-ce qu’elle a pu me faire ça ? C’est à peine si elle m’a laissé un slip. J’avais des torts, mais le matin je lui apportais toujours le café au lit avec un croissant frais avant de lui demander quelles chaussures elle voulait mettre. Je n’ai jamais fait ça avec les autres femmes. »

Je n’avais pas osé lui dire que le croissant laisse des miettes dans le lit et que le café peut se boire sans sucre. Plus amer, il rend plus rapidement éveillé aussi. Quant aux chaussures, même si les femmes en ont beaucoup, elles servent aussi à marcher.

Gabriel Nerciat
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