Selon Nicolas Massol, journaliste à Libération, le wokisme n’existerait pas. Ce serait un fantasme « réac », une « panique morale ». Ainsi dans l’émission Répliques du 22 juin 2024, sur France Culture, qui recevait aussi Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, Monsieur Massol affirma qu’il ne savait pas « exactement ce que veut dire le wokisme » ; le terme voudrait « tout et rien dire ». Au grand étonnement d’Alain Finkielkraut qui lui fit remarquer que « la cancel culture ce n’est pas rien »…
L’impact désastreux du wokisme sur la science
J’ai eu très tôt eu la conviction qu’il fallait documenter l’impact de ce nouveau mode de pensée sur la science et l’utilisation des technologies. On s’imaginait peut-être que les scientifiques, issus notamment des disciplines expérimentales ou des mathématiques, résisteraient à la « déconstruction » postmoderne. Or il n’en est rien !
A titre d’exemple, je liste dans mon livre De la déconstruction au wokisme, la science menacée (VA Editions, mai 2023), les évènements de censure, et même de renvoi de chercheurs ou d’intellectuels ne s’étant pas conformés aux nouvelles prescriptions, aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Dans une université américaine, qualifier de virus chinois la Covid-19 devant des étudiants peut entraîner une sanction de l’enseignant, pour « racisme ».
Évoquons également la manière surprenante dont certaines revues scientifiques comme la célèbre Nature, sûrement prises d’une culpabilité pathologique, s’accusent mutuellement de « racisme systémique » et de sexisme.
Les sciences humaines et sociales sont contaminées de longue date par les idéologies. Certaines de leurs chapelles, souvent hégémoniques à l’Université, ont fourni un corpus théorique au postmodernisme, diffusant le constructivisme (“tout serait construction sociale”) et le relativisme (“tout se vaut”). Plus tard, furent déclinés sous forme de pseudo-études les thèmes chers au postmodernisme : les minorités et les supposées victimes du patriarcat blanc, dont les “racisés”, les LGBT, etc.
Il n’est pas conseillé de se moquer des impostures sociologisantes postmodernes. Le professeur Peter Boghossian et ses collègues l’ont fait en parvenant à publier dans une revue de « sociologie » postmoderne une étude parodique dont le titre traduit en français est « Réactions humaines à la culture du viol et performativité queer au sein des parcs à chiens de Portland, Oregon ». Les auteurs affirmaient avoir inspecté les parties génitales d’environ 10 000 chiens, tout en interrogeant leurs propriétaires sur leur sexualité. Comme le manuscrit contenait des thèmes prisés dans cette chapelle, il fut accepté pour publication… Plutôt que d’en rire, l’université de Portland a mis en cause Boghossian, considérant qu’il avait « violé les directives éthiques sur la recherche sur des sujets humains », car il aurait dû selon-elle, demander une autorisation préalable avant de réaliser sa parodie d’étude… Il a de plus été accusé de falsification, car il n’avait évidemment pas inspecté les parties génitales des chiens du parc… Comme quoi, la cancel culture n’a pas la culture de l’humour !
L’occultation du réel
Nier que la science puisse décrire le monde réel a aussi été l’une des théories fumeuses de la sociologie des sciences postmodernes. Le wokisme lui, a érigé l’occultation du réel en mode de pensée chaque fois que ce dernier contredit ses vues idéologiques. Il est, à ce titre, l’héritier du marxisme appliqué. Certains médias, que l’on peut qualifier “d’occultation”, illustrent cette évolution. Dans les faits, les médias wokisés sont reconnaissables à ce qu’ils nient l’existence du wokisme… La raison étant qu’ils ont conservé l’habitude du monopole de la fabrique des discours dominants de propagande. Ainsi, il leur est insupportable que certains termes, aujourd’hui présents dans le débat public, rompent avec cette hégémonie. Il en va de même pour le terme woke, devenu péjoratif.
1 commentaire
Votre vision de Marx est imbécile: si je suis bien d’accord avec vous sur le wokisme, j’ai bien lu notre vieux philosophe,. Marx est un héritier des lumières et a combattu les fumisteries de son époque.
Vous amnquez de culture historique. C’est dommage.