« Moi, ça me fait chier de leur donner ce genre d’accès, mais on n’avait pas le choix, c’est le plus gros groupe d’opposition, et on a surtout voulu éviter qu’ils aient Radio France et France Télévisions » Belkhir Belhaddad, député Renaissance, dans les colonnes de Libération le 7 octobre.
Mercredi 2 octobre, la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a désigné les 15 députés qui siègeront dans les onze organismes extraparlementaires. Alors que le groupe du Rassemblement National pouvait désormais prétendre à la nomination de trois de ses parlementaires, Fatiha Keloua Hachi, la présidente de la commission et députée PS de Seine-Saint-Denis a tout mis en œuvre pour que celui-ci n’accède pas aux conseils d’administrations les plus importants. Ainsi, en se concertant avec la totalité des partis, du PS à Horizons, elle a pu distribuer les votes de sorte à maintenir un ‘’cordon sanitaire ‘’.
Ainsi, le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale a hérité des organes les moins influents.
En effet, le RN a été écarté du conseil d’administration de Radio France, France Télévisions, France Médias Monde ou du CNC, au profit de l’AFP, de l’Institut français et du Conseil supérieur des programmes. La part du lion a été partagée entre Prisca Thévenot (Renaissance), Emmanuel Grégoire (PS), Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) et Sarah Legrain (LFI).
Non content d’hériter de lots de consolations, le plus important parti de l’opposition s’est vu réserver un chaleureux accueil à l’AFP, où la nomination du député Bruno Bilde a été saluée comme « une provocation » par le syndicat CFDT-journalistes et qualifiée de « révoltante » par les représentants de la CGT et du syndicat SUD de l’AFP.
Un apprentissage de la démocratie parlementaire au forceps.