Publiées fin août, 2024, trois études publiées successivement par l’Insee (Insee Première n°2009, 2010 et 2011) donnent à lire les statistiques les plus récentes sur l’origine et l’intégration des immigrés en France. Elles confirment enfin la croissance de l’immigration originaire d’Afrique subsaharienne observable depuis une décennie, et nous renseigne sur les motifs réels de leurs arrivées en France.
L’Afrique est le premier continent d’origine des immigrés en France
En 2023, 3,5 millions d’immigrés nés en Afrique vivent en France, soit 48 % des immigrés du pays ; l’Afrique est ainsi le premier continent d’origine des immigrés en France, avant l’Europe (d’où sont originaires 2,4 millions d’immigrés, soit 32% des immigrés en France) et l’Asie (continent d’origine d’un million d’immigrés, soit 14%).
Le nombre d’immigrés originaires d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale ayant doublé depuis 2006, l’immigration maghrébine représente désormais six immigrés africains sur dix, contre neuf sur dix en 1968.
La famille d’abord, les études ensuite
La raison de venue en France la plus souvent mentionnée par les immigrés africains est la famille. Parmi ceux âgés de 18 à 59 ans présents en France en 2019-2020 et arrivés à l’âge de 16 ans ou plus (soit 77 % des immigrés africains), 46 % déclarent être venus en France pour accompagner ou rejoindre un membre de leur famille.
23 % seulement des immigrés africains vivant en France en 2019-2020 et arrivés à 16 ans ou plus sont venus pour travailler, contre 24% pour faire des études.
32% des immigrés d’Afrique se sentent déclassés
26 % des immigrés d’Afrique occupent un emploi moins qualifié qu’avant la migration. 32 % d’entre eux
estiment connaître une situation de déclassement, contre 26 % de ceux nés en Europe, en Asie, en Amérique ou en Océanie.