Selon l’agence de presse semi-officielle Mehr, le procès de 104 membres de l’Organisation des Modjahidines du peuple d’Iran, également connue sous le nom de Modjahidines-e Khalq (MEK), a repris après plusieurs mois d’interruption. Ces individus, réfugiés dans des pays européens depuis plus de trente ans, sont accusés d’actes de terrorisme commis il y a quarante ans.
Les procédures contre ces 104 membres du MEK ont débuté publiquement le mardi 7 mai, au sein de la branche 11 du tribunal pénal de la province de Téhéran. Avant de prononcer le verdict final, le juge a ouvert l’audience en déclarant :
« Nous mettons en garde les pays qui hébergent ces accusés que l’accueil de ces personnes est considéré comme un crime selon les conventions internationales contre le terrorisme. Certains pays, comme la France, devraient revoir leur position sur l’accueil de ces accusés, impliqués dans des activités terroristes et des crimes contre l’humanité, et coopérer avec les organisations internationales en conformité avec les avis de recherche rouges émis. En outre, le peuple d’Albanie (où près de 3000 membres de l’OMPI sont installés depuis 2016 en accord avec le haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. NDLR), en tant qu’hôte de ces accusés, devrait exiger de son gouvernement leur extradition vers l’Iran. »
Il paraît évident que l’extradition de ces « accusés » vers Téhéran est impossible selon les lois et les traditions européennes. Mais quels sont les objectifs du régime iranien en organisant ce procès ?
Sous la pression intérieure persistante et face à des protestations croissantes, les manœuvres judiciaires orchestrées par Téhéran contre le MEK poursuivent une double stratégie. D’une part, elles cherchent à contrer le soutien grandissant pour le MEK parmi la jeune génération iranienne, et d’autre part à détourner l’attention publique en lançant des accusations infondées dans le cadre de sa campagne de diabolisation contre le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et sa principale composante, l’OMPI.
Dans son discours de début mai, le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a exprimé ses grandes inquiétudes concernant la jeune génération iranienne, connue sous le nom de génération 2000, tout en annonçant la création d’une organisation semblable à un département de renseignement destiné à contrôler les 17 millions d’écoliers iraniens. Il a insisté sur la nécessité pour les étudiants de « reconnaître les amis et les ennemis de leur pays et de comprendre les enjeux fondamentaux nécessaires pour leur pays, ce qui neutralisera les autres propagandes ennemies. Si nos jeunes sont préparés dans ce domaine, ces propagandes ennemies seront neutralisées ».
La crainte de Khamenei envers ces jeunes est justifiée, car ce sont eux qui ont mené les soulèvements de 2019 et 2022, et qui maintenant, à travers des milliers d’unités de résistance, mènent des campagnes d’affichage contre la répression à travers l’Iran.
Le plan et le programme du régime visent avant tout à préparer le terrain pour le terrorisme sur le sol européen et au Canada, ainsi qu’à préparer des attaques terroristes potentielles contre le MEK sous prétexte de défendre le régime contre les « terroristes ».
Dans une interview avec Le Parisien, le ministre de la Défense français, M. Sébastien Lecornu, a déclaré que l’agenda du régime vise à créer l’instabilité dans la région et en Europe.
Le Service canadien du renseignement de sécurité vient d’officialiser la menace d’ingérence iranienne. Selon eux, l’Iran et ses services de renseignement cherchent à collecter clandestinement des informations sur la communauté iranienne au Canada. Parmi ces derniers, sont particulièrement ciblés les activistes anti-régime et les dissidents politiques ; les militants des droits humains, des droits des femmes et des minorités ; ainsi que les fugitifs recherchés par le régime.
La théocratie iranienne cherche-t-elle également à jeter les bases de l’assassinat d’opposants et à considérer la décision de justice comme un fondement de sa légitimité ? Elle souhaite aussi obtenir l’interdiction ou la restriction des activités de la résistance iranienne en Europe.
Jusqu’en 2018, le régime semblait vouloir camoufler ses actions de déstabilisation en Europe, mais à la suite d’un grand attentat déjoué par les polices de France et de Belgique contre un rassemblement du CNRI à Villepinte, il est clairement apparu que les mollahs craignaient le développement d’une alternative politique viable, active aussi bien en Europe qu’en Iran.
En l’absence de mesures efficaces pour contraindre le régime des mollahs à renoncer au terrorisme, une politique de complaisance a été menée au prix du sacrifice des droits de l’homme pour des intérêts économiques, rendant ce régime de plus en plus audacieux chaque jour. La théocratie iranienne prend en otage l’économie mondiale sur la scène internationale et, au Moyen-Orient et en Iran, elle met en péril la vie de millions de personnes pour assurer sa propre survie.