Dans un communiqué du 29 novembre dernier, Radio France a annoncé saisir « ses conseils pour engager des poursuites judiciaires » à votre encontre. Vous auriez franchi les « limites de l’abject et de l’absurde » en tentant « d’établir une aberrante complicité » entre les équipes de Radio France « avec un individu dont le passage éclair » daterait d’il y a « plus que trente ans. Vous aviez dénoncé l’omerta médiatique du service public sur l’affaire Jean Philippe Desbordes, ce journaliste de gauche qui avait notamment travaillé pour Radio France et qui vient d’être condamné à 20 ans de prison pour 700 viols et actes de torture et de barbarie sur ses belles-filles. Avez-vous reçu la plainte en question ?
Non, je n’ai rien reçu. Radio France m’a fait un cadeau gratuit pour Noël. Radio France s’est ridiculisée : elle me considère désormais comme son opposant officiel.
En principe, la radio de sévices publics me traite avec un souverain mépris. Sur le fond, c’est d’un ridicule achevé. Ils prétendent que je les ai accusés d’être les complices du violeur-bourreau de ses belles-filles mais ce n’est pas du tout ce que je leur reproche.
Je leur reproche simplement que ce Jean-Philippe Desbordes a été employé de France Info et pas il y a 30 ans, comme leur communiqué l’indique mensongèrement. Et puis quand bien même cela ferait 30 ans, cela ne les dérange pas quand il s’agit de faire le procès de Depardieu ou des metteurs en scène de Madame Godrèche, dont les faits remontent à bien plus de 30 ans.
J’ai fait observer qu’il y a 12 ans, il sévissait encore sur France Culture. Voilà, c’est ainsi. Je disais simplement que ces gens-là qui en ont fait, à juste titre, des tonnes sur l’affaire Pélicot, n’ont pas dit un seul mot sur cette affaire qui est largement aussi grave. Actes de barbarie contre ses belles-filles, avec la complicité de sa compagne, ça ne se trouve pas tous les jours de pouvoir faire le procès à la fois du masculinisme et du féminisme. Ils pouvaient faire d’une pierre deux coups.
Je suis dans la taquinerie mais ils avaient, à mes yeux et compte-tenu de leur féminisme particulier, un impératif moral particulier à en parler. Mais pas un mot sur France Inter, c’est tout ce que je me suis permis de dire.
Je ne critiquais d’ailleurs pas que Radio France. Récemment, j’ai vu que le type a été pigiste chez Libération et Libé n’en a pas dit un mot. Encore une fois, j’en veux beaucoup plus aux moralistes qu’à ceux qui ne donnent pas des leçons de morale de porter atteinte à la celle-ci.
Donc, je dois vous avouer que j’attends leur poursuite avec une certaine placidité.
Quel a été votre sentiment lorsque, dans l’émission C Politique sur France 5 du 25 novembre dernier le politologue Nedjib Sidi Moussa a justifié l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal par le régime algérien, l’accusant d’être d’ « extrême droite » ?
Non seulement j’ai réagi, mais j’ai saisi l’ARCOM contre France 5 pour ce scandale et j’en ai aussi parlé un peu dans le Figaro. D’ailleurs, on ne parle déjà plus de Boualem Sansal. C’est invraisemblable. Boualem Sansal a disparu.
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Panique a bord…